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Sous l’Ancien régime, l’aristocratie et la haute bourgeoisie financière firent bâtir de premiers hôtels particuliers : le sud de Passy, où l’on venait prendre les eaux, devint un lieu de villégiature. En 1787, Luc-Vincent Thiéry observait que « ce village est remarquable par sa position intéressante sur une colline à la rive droite de la Seine. » Il indiquait également que « la proximité de la ville, ses eaux minérales, la vue riante et animée dont jouissent la plupart de ses maisons, le fait rechercher avec empressement par les particuliers aisés qui désirent se délasser de leurs travaux en respirant un air pur, et profiter de la promenade charmante du bois de Boulogne » ( Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris , 2 v. Paris, 1787, t. 1, p. 1). Rue Raynouard François de Troy , Portrait de Jean de Jullienne , huile sur toile, Valenciennes, musée des Beaux-arts Eugène Atget , Maison de Balzac, Passy, rue Raynouard, n°47 , photographie, Paris, musée Carnavalet Dans la rue Basse (actuelle rue Raynouard), l’hôtel particulier du duc de Valentinois et le château du fermier général Le Riche de La Popelinière abritèrent spectacles et soirées où se pressaient des hôtes de marque. En 1744, le peintre Noël Hallé (1711-1781) y hérita d’une maison, qu’il revendit, en 1749, à Jean de Julienne (1686-1766). Celui-ci avait fait fortune dans l’industrie teinturière, mais passa à la postérité comme collectionneur d’œuvres d’art et protecteur du célèbre peintre, Antoine Watteau. Jullienne prit rapidement possession des parcelles voisines : il fit d’abord l’acquisition d’ « un petit terrain …où il y avait une petite maison et quelques berceaux de caves ». En 1753, il acheta encore « deux maisons contiguës ayant leur entrée principale » en contrebas du coteau, sur un étroit chemin pavé dénommé rue du Roc (actuelle rue Berton), « et dont les dépendances s’étendaient » jusqu’à la rue Basse . Il fit ensuite dresser, le long de cette rue, des « constructions neuves » dans l’alignement de la première maison ( Bulletin de la Société de l’Histoire de Paris et de l’Île -de-France , 1907, p. 168). En 1757, Auguste-Louis Bertin de Blagny, Trésorier général des fonds particuliers du roi, se porta acquéreur de la propriété de Jullienne, qu’il augmenta de parcelles supplémentaires. Dans cette « petite maison de Passy », il surprit sa maîtresse, la comédienne Pauline Hus, dans les bras de son amant et la congédia. Après avoir épousé la fille du gouverneur de la Bastille, Mademoiselle de Jumilhac, Bertin de Blagny donna, à Passy, des fêtes et de somptueux soupers. Dans l’un des bâtiments servant de communs, le Trésorier fit aménager une salle de théâtre où son épouse se produisit en compagnie des comédiens les plus renommés. La demeure passa alors à la postérité sous le nom évocateur de « Folie-Bertin ». En 1838, un historien évoque ces soirées : « Dans l’Hôtel Bertin, dit des parties casuelles, Madame Bertin donnait aussi [la comédie], mais elle voulait que l’étiquette fût observée ; son mari, moins rigide, se dédommageait de la pruderie de sa femme dans une jolie maison qu’il avait achetée dans le voisinage, pour [l'actrice] Mademoiselle Contat. Là on jouait quelquefois la comédie bourgeoise, mais c’était derrière un paravent » (Brazier, Histoire des petits théâtres de Paris , 2 t., Paris, 1838, t. 2, p. 141). La maison de Balzac, vue depuis la rue Raynouard A la mort de Bertin de Blagny, la propriété revint à son frère, puis passa entre les mains de plusieurs propriétaires, avant d’être divisée, en 1809, en trois lots distincts. En 1826, Etienne-Désiré Grandemain acheta le lot comprenant le bâtiment situé au n°47 de la rue Basse (Raynouard), le jardin et les dépendances descendant jusqu’à la rue du Roc (Berton). C’est à l’automne 1840 qu’Honoré de Balzac loua un appartement dans les dépendances de la maison principale, bien à l’abri des regards indiscrets. Poursuivi par ses créanciers qui menaçaient de saisir sa propriété des Jardies, à Sèvres, et caché sous le pseudonyme de « Mr. de Breugnol », Balzac y vécut pendant sept ans. Une petite véranda à pans coupés, dont la structure en fer est couronnée de lambrequins, constitue le porche d’entrée de la maison. Les menuiseries peintes en vert (portes et volets) se détachent sur des murs clairs. Du côté de la rue Basse, l’appartement en rez-de-jardin permettait à l’écrivain d’accéder aux allées et aux parterres fleuris par la porte-fenêtre du salon. En revanche, il lui fallait descendre deux étages pour atteindre la cour et le portail de la rue du Roc. Le jardin, vers la porte-fenêtre du salon L’appartement comprenait une salle à manger, trois pièces contigües formant le salon, une chambre à coucher et un cabinet, ainsi qu’une cuisine, une pièce supplémentaire, trois autres cabinets et une cave. La rue Berton, vers l’avenue Marcel-Proust Balzac pouvait ainsi fuir les importuns par le portail de la rue du Roc (rue Berton). Cette rue en pente douce depuis l’avenue de Lamballe, reliée à la rue Reynouard par des escaliers, s’apparente toujours, au bout de quelques mètres, à un étroit chemin pavé serpentant entre de hauts murs de pierre. Elle longe, du côté pair, la maison de l’écrivain, et du côté impair, l’hôtel de Lamballe (actuelle ambassade de Turquie), avant de déboucher à l’angle de l’avenue Marcel-Proust et de la rue d’Ankara. Le portail de la maison de Balzac, au n° 24 de la rue Berton Placé de biais selon le tracé irrégulier de la cour, le portail de la maison de Balzac donne accès à une placette, éclairée par un réverbère. A droite de la porte, une borne, posée en 1731, indique la limite entre les anciennes seigneuries de Passy et d’Auteuil. L’entrée principale de la maison de Balzac Après le départ de Balzac, Grandemain entreprit quelques travaux qui modifièrent la salle à manger. En 1860, l’annexion des communes limitrophes de Paris transforma peu à peu l’ancien village en un quartier de la capitale : l’urbanisation parisienne fit apparaître de grands immeubles qui commencèrent à grignoter le cadre verdoyant des coteaux de Passy. A la mort de Grandemain, en 1878, sa fille hérita de la propriété et prit soin d’entretenir le souvenir de Balzac en faisant visiter l’endroit à quelques personnes de qualité. En 1888, Louis Baudier de Royaumont découvrit le pavillon où vécut l’écrivain, avant de louer lui-même l’appartement vingt ans plus tard. Devenu « officieusement » un musée consacré à Balzac en 1910 et inscrit à l’inventaire des Monuments historiques trois ans plus tard, le pavillon fut légué à l’État par voie testamentaire, à la condition de n’entrer en possession des biens qu’au bout de vingt ans. En 1937, l’élargissement de la rue Bas